lundi 20 juillet 2015

Profils Grand Raid des Pyrénées

J'ai posté les profils créés pour le Grand Raid des Pyrénées 2015 par ci par là, mais ils sont le plus souvent dans un format mini.
Vous les trouverez ci-dessous en grand format, il suffit juste de cliquer dessus pour les voir plus en détail.




 Le 80km en version Etape du Tour de France.



 Le Grand.





 Le Tour des Cirques.



L'Ultra.


lundi 6 juillet 2015

Trail du Pays de Serres


C'est la deuxième année que Pascal Massou et ses amis organisent le Trail du Pays de Serres et si je n'avais pas pu y aller en 2014, j 'avais décidé d'honorer leur invitation pour cette année.
Je ne savais pas dans quel état je serai après l'Ultra de Sobrarbe, mais ayant abandonné avant de trop puiser et me faire mal, j'arrivais là motivé pour prendre une revanche et envoyer.

Vendredi en fin d'après midi je retrouve donc l'équipe organisatrice en train d'effectuer les derniers préparatifs.



Je suis royalement hébergé chez eux, et je trouve sur mon oreiller une petite attention qui fait très plaisir : les pruneaux parce qu'on est dans leur pays, pas loin d'Agen, et le Nutella parce que le Nutella.
On prend tous ensemble un bon petit repas, arrosé avec modération pour ma part, avant une nuit courte et chaude en cette période de canicule.



Le faux départ se fait à 8h, et se poursuit par un sympathique tour dans les petites ruelles de Beauville. 



Après environ 5 minutes à trottiner derrière le quad de l'orga, les fauves sont lâchés sur le parcours. Pascal m'a bien décrit le profil et je sais qu'il faut s'économiser au début pour bien appréhender la suite.



Devant c'est parti très vite, trois en tête, deux ou trois qui suivent, tous inaccessibles et derrière tout est possible, en particulier un top10.
Dans la première descente, sur un chemin large avec quelques cailloux mais sans difficulté, la plupart de ceux qui m'entouraient lâchent prise. On m'avait averti et je vois qu'effectivement ils sont habitués à des parcours très faciles dans le coin.



J'ai fait malheureusement très peu de photos dans les dix ou douze premiers kilomètres qui sont ceux où je me suis le plus amusé, car je n'avais pas de temps à perdre. J'ai enchaîné les courtes montées et descentes, bien trouvées au coeur des bois, sentant que le traceur s'est bien creusé pour aller nous dénicher les meilleures traces et exploiter le dénivelé présent.

Je suis resté tranquillement dans le sillage de deux ou trois gars, sentant que je pouvais aller plus vite, mais ne m’affolant pas avant la mi-course comme on me l'avait recommandé. J'ai mangé régulièrement, bu aussi beaucoup même si heureusement le ciel couvert en début de matinée nous a évité de trop grosses chaleurs.





 Au km10 je m'arrête rapidement refaire le niveau de mon bidon, continuant ensuite la course avec le même groupe. De longues parties dégagées me permettent de juger les écarts.




Si le début de course était un vrai plaisir avec des sentiers très joueurs, le milieu du parcours est plutôt roulant. Quelques petites portions de route, des chemins agricoles et des bordures de champs, c'est une partie pour coureurs.

Au km15 je prends juste un verre d'eau et je m'asperge aussi la tête pour contrer la chaleur qui gagne du terrain.





 Le parcours reste roulant avec quand même quelques bosses et descentes. Le balisage est parfait, rien à redire. Je ne sais pas comment ont pu faire deux ou trois gars pour se tromper....



 Au km21 je prends le temps de faire un ravito plus sérieux, d'autant qu'ils sont bien approvisionnés et que c'est très appréciable après ceux de Sobrarbe. Je déguste Coca et Tucs, tout en remplissant mon bidon de Nutraperf et en mouillant les buffs que j'ai sur la tête et au poignet.



Pour le moment ça va toujours, et je reprends deux ou trois gars qui ont du partir trop vite. J'essaye de m'économiser pour finir fort dans les dernières cotes, ne sachant pas trop ma place et m'estimant dans les douze ou quinze premiers.





Je rigole bien en longeant  les champs de melons, encouragé par les ouvriers espagnols qui me crient plein de trucs dont je ne comprends pas la moitié.

Et puis ma course commence à se compliquer : j'ai passé les 2h30 à courir, je commence à faiblir un peu, d'autant plus avec le soleil qui est sorti, et mes pieds deviennent douloureux. Difficile de savoir si cette douleur particulière est un échauffement, un début d'ampoule ou juste un petit caillou coincé dans ma chaussure.
La douleur commençant à vraiment m'handicaper, je décide de m'arrêter pour me déchausser, facilitant la tâche du gars qui était revenu très près de moi. Evidemment pas de caillou en vue, c'est bien un début d'ampoule. Je tire bien mes chaussettes, serre bien ma chaussure et repars en boitillant un peu. 



Dès que je vois une flaque d'eau, je choisis d'appliquer une méthode déjà employée par le passé, le refroidissement liquide.
Choix peu orthodoxe mais efficace, la relative fraîcheur atténue la douleur.



Malgré cela j'ai perdu de ma vitesse et à l'approche du ravito du km28 je me fais doubler par la première fille. 



Tout comme elle, mais avec moins de charme, je me rafraichis au tonneau avant de manger un bout (Coca, saucisson, fromage, c'est royal) et de tenter de remplir mon bidon :  avec les mains mouillées je n'arrive pas à l'ouvrir, et la bénévole non plus. Je m'énerve un peu et je perds près d'une minute avant d'y arriver.
Bidon rempli je repars en saluant et remerciant, déjà distancé par Karine Redon. Elle me prendra plus de six minutes sur les six derniers kilomètres....






Il est vrai que je ne suis plus très frais et que j'avance de moins en moins vite. Personne n'est en vue derrière et cela ne m'incite pas non plus à tenter d'accélérer.





Comme Pascal m'a expliqué la fin du parcours, qui depuis le dernier ravito est devenu à nouveau très intéressant, je sais que je ne suis plus très loin, du moins je le crois.
Et bonne nouvelle, à un croisement un bénévole m'a annoncé que j'étais 9ème. Avec personne en vue à ma poursuite, ça sent très bon.





Croyant être juste sous le village et étant pas mal fatigué, je ne donne plus trop, d’autant que la fin du parcours est hard. Mais ce panneau me montre que je n'y suis pas encore et j'aperçois derrière moi le petit point d'un coureur qui se rapproche. Ce serait trop con de perdre une voire deux places maintenant.



Je me remotive donc pour forcer sur ce final qui n'est vraiment pas facile : de grosses montées, de courts plats où je relance et une belle descente que je dévale comme je peux, avec le pied toujours un peu douloureux.
Je mesure le temps entre les encouragements que me donne un spectateur et ceux qui seront pour mon poursuivant. Cela parait suffisant.
Je finis par arriver vraiment sous le village, plus que quelques mètres pour rallier l'arrivée sous les bravos des amis et des coureurs du 13km déjà arrivés.
C'est gagné, je suis 9ème, terminant ces 34km 1100md+ en 3h36.







 Un Coca, une bière pour me refaire, puis profiter du super buffet d'arrivée pour reprendre des forces. Il y a de tout, des fruits pour ceux qui les aiment, de la quiche, de la pizza, des  petits sandwichs et au dessert des crêpes et des oreillettes. Tout ça pour une inscription à 12 euros, avec un buff et des pruneaux remis avec le dossard. On ne se fout pas de nous à Beauville.







Après la douche j'assiste à la remise des prix, en dégustant une autre bière et quelques sucreries, le tout dans une très bonne ambiance. Et puis il est temps de se quitter, en se disant sans doute à l'année prochaine.

Félicitations à l'orga. Le parcours est en son milieu trop roulant, c'est vrai, mais à côté de ça il y a des supers parties au début et à la fin. Pas facile à trouver dans des coteaux sans grand relief, et pourtant ils ont déniché 1100m+ et de supers petits sentiers. Avec de petits moyens ils offrent beaucoup au coureur, un exemple pour les orgas qui nous prennent pour des porte monnaie sur pattes.


Bravo à Pascal, ses proches et ses amis pour la sympathique épreuve qu'ils ont su créer. Un trail très sympa mais bien physique, il se mérite.



Rendez vous en 2016 !

jeudi 2 juillet 2015

Gran Trail Sobrarbe


Vendredi. Après un petit repas à Sarancolin en compagnie de Manu et Romain, nous retrouvons Yvan et Estelle à la plage locale dans un très joli cadre.


Fin d'aprem à Ainsa, pub pour les Citadelles, retrait des dossards et cañas. Avec un nouveau mot appris, "champo", pour désigner un demi citron. La base.








La pizzeria sur la place est bonne, sans plus. A noter pour une prochaine année le petit resto à gauche avant la tour, je l'ai bien apprécié après la course.



Il reste à préparer les sacs et à dormir, pas évident avec la chaleur.



6h du mat, prêts au départ. Il fait déjà chaud, près de 20°....


Le récit

Une fois de plus ce ne sera pas passé, pourtant cette fois-ci j'en étais tout près. Un départ prudent avec déjà 20° à 6h du matin, les 25 premiers kilomètres très roulants avalés sur un petit rythme pour arriver en forme au pied du premier col. Je sors les bâtons et monte en mode rando, à peine rapide. Tout va bien, sauf les ravitos toujours aussi maigres : oranges, bananes, eau et cacahuètes. Heureusement Estelle nous a assuré un délicieux petit ravito jambon coca à mi-montée.





Laspuña : premier ravito et première déception, même si je savais à quoi m'attendre.











Début de course avec Manu et Romain avant que je les laisse filer devant, car je trouve leur rythme à peine un peu trop élevé. Et parce que je suis un incorrigible solitaire.



Profiter de la relative fraîcheur des bois avant d'affronter la chaleur.






Après Lafortunada, à l'attaque de la première grosse montée, sous le soleil.











Ravito du Dolmen de Tella : grâce à Estelle une oasis dans la course, avec de petits bouts de jambons et du Coca frais. Dommage pour Thierry et Yvan qui, trop rapides, seront passés avant son arrivée.





Manu que je rejoins et distance, il n'est pas au mieux. Moi je gère, malgré la pente et la chaleur la montée se passe très bien, loin de la galère d'il y a quatre ans.









Ravito sous le col : je recharge en eau et croque dans une orange pour en boire le jus. Astuce : avant d'arriver au ravito  utiliser ses bidons pour se mouiller tête et casquette, puis remplir de frais.



J'arrive en haut du premier col toujours en forme, il fait chaud mais un petit vent rend le tout acceptable. Je redescends en mode économe sur Bielsa, utilisant mes bâtons pour préserver mes cuisses et m'équilibrer sur la première partie technique et non évidente.



Portiello de Tella.



Il n'y a plus qu'à descendre.



Grâce  à deux espagnols que  je suis j'évite de me laisser embarquer sur la fausse trace qui envoie tout le monde tout droit au niveau de la cabane. Le balisage à suivre est sur la droite car, il faut le rappeler, il n'y a quasiment pas de rubalise, juste les marques du sentier de grande randonnée à suivre.



Au ravito de Montinier, sur la piste, je me laisse tenter par un bout de saucisson. En fait il n'y a toujours que de l'eau et des cacahuètes (j'évite l'Aquarius comme la peste) et la charcuterie est aux bénévoles qui me laissent en prendre un bout.



Alors que j'approche de la fin de la descente, qui est superbe et facile dans les bois, deux énergumènes sifflent et crient à mon approche, avant de me barrer la route. Je ne reconnais pas de suite Francis et Flo qui nous ont fait le plaisir de venir nous encourager. On discute un peu mais j'abrège, car l'heure tourne et je ne suis pas très loin de la barrière horaire.



Bielsa, el maraton, en 8h11 (barrière à 8h30). Je suis très bien, je mange quelques pâtes avec du coca et je repars, encouragé par Yvan qui a stoppé là. Thierry est passé, Manu et Romain que j'ai doublé dans la descente avaient l'air d'être secs.
Après mon début de course très tranquille, je suis quasiment frais pour affronter la suite.





Environ 8km et 1000m à monter, voila ce qui m'attend jusqu'au col. 24km en tout jusqu'à l'arrivée, une simple sortie dominicale. C'est ce que je crois à ce moment là.






J'aurai beau me mouiller à chaque ruisseau croisé, ma casquette séchant trop vite je ne garderai jamais longtemps la fraîcheur sur moi.



J'aborde la montée vers le col de la Cruz de Guardia prudemment, même si je n'avais que 20 minutes d'avance sur la barrière horaire à Bielsa. Tout va bien, je monte régulièrement, protégé du soleil par les bois. Je fais une petite pause pic nic avec gâteaux d'apéro et mini saucisson, et je repars. Progressivement, la chaleur commence à m'étouffer et l'appétit à s'enfuir. 




Je m'arrose dès que je croise un ruisseau, mais je n'ai plus envie de manger. Une bouchée de pain d'épice tourne dans ma bouche cinq minutes avant que j'arrive à l'avaler. J'avance, de plus en plus doucement, dans cette interminable montée vers le col. Je suis dans les derniers, beaucoup se sont arrêtés au maraton. Mon ventre est bizarre, je ne sais pas si il a faim ou envie de vomir. J'ai terminé mon eau (1,5 litre) et je remplis un bidon à un torrent.









Le col est encore loin, la barrière horaire qui le suit sera difficile à passer, n'arrivant plus à manger je me sens faiblir. Je décide assez vite de ne pas aller chercher mes limites en me mettant minable, en étant malade ou encore plus faible. J'arrive à petits pas au col, voyant le gars devant moi proche du malaise récupéré par un bénévole, et je décide d'arrêter après 11h15 de course (km50, il en restait 16). La montée au col m'aura pris plus de 3h et aura ruiné ma course, alors qu'en partant de Bielsa je pensais que cette année était la bonne.







Redescendu en 4x4, j'ai ensuite retrouvé los amigos, et l'appétit qui heureusement est revenu dès le soir. Malgré l'abandon, raisonnable, cela aura été un très bon weekend, bien amical comme à chaque fois là bas. Dommage pour les ravitos qui pourraient changer la donne s'ils étaient plus conséquents. Du Coca, du salé (fromage, saucisson ou jambon) aideraient sans aucun doute à prendre des réserves et à rejoindre le ravito suivant. Depuis 2011 et la première tentative là bas les problèmes sont les mêmes, chaleur et problèmes pour s'alimenter.
On verra bien en 2012 sur l'autre boucle si j'arrive à voir la ligne d'arrivée.









Une bonne soirée suivie d'une agréable journée à "la plage" avec los amigos, on ne va assurément pas là bas que pour la course .